Liane Moriarty – Le Secret du mari

Le secret du mari

Sydney. Cécilia Fitzpatrick est une mère de famille comblée. Trois adorables filles, un mari aimant, une vie rythmée entre rendez-vous chez l’orthophoniste, activités extra-scolaires ; entre l’école, où elle propose gracieusement ses services, et chez elle, ou chez les autres d’ailleurs, où elle organise des réunions Tupperware. Cécilia est la meilleure représentante de la marque. Avec son dynamisme, sa fraîcheur et sa joie de vivre, Cécilia pourrait vendre ses boîtes magiques à n’importe qui. Sa vie est aussi bien rangée que son cellier, où grâce à ses Tupperware, chaque chose a sa place, chaque place a sa chose. Bref, une vie aussi remplie qu’organisée, qui correspond parfaitement à cette jeune mère épanouie. Jusqu’au jour où, poussée par sa fille prise d’une passion soudaine pour le mur de Berlin, Cécilia se rend au grenier, dans lequel elle ne met jamais les pieds, pour retrouver un bout du fameux mur. Elle y découvre alors, complètement par hasard, une lettre de son mari, qui la prévient : « A n’ouvrir qu’après ma mort ». Le dilemme est difficile, la tentation trop grande. Après plusieurs jours de tiraillement où Cécilia imagine le pire, elle cède à son irrépressible envie et découvre l’inavouable secret de celui qu’elle pensait pourtant connaître par cœur.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, Tess O’Leary s’apprête à recevoir une terrible gifle. Depuis sa plus tendre enfance, Tess partage tout avec sa cousine Felicity, et surtout leur combat – enfin gagné – contre l’obésité de Felicity. Devenue incroyablement fine, celle qui n’attirait avant que les moqueries est désormais un convoité objet de désir. Au point que Will, qui depuis toujours, ou presque, file le parfait amour avec Tess, avec qui il a d’ailleurs eu leur tant aimé petit Liam, perd les pédales et s’apprête à faire à sa femme une terrible révélation. Alors que Tess, Will et Felicity se sont associés pour monter une agence, TWF, et que l’affaire tourne plutôt bien, Will et Felicity avouent à Tess que depuis quelques temps déjà, ils sont amoureux l’un de l’autre. Mais pas de problème, ils ont la solution : vu que tout le monde s’aime, ils n’ont qu’à tous vivre ensemble ! Une solution qui n’a pas l’air de convenir à Tess, qui préfère prendre l’avion, quitter Melbourne et traverser l’Australie, avec Liam, pour retrouver sa mère.

Retour à Sydney. Rachel Crowley est une dame d’un certain âge qui ne se remettra jamais de la mort par strangulation, toujours inexpliquée, de sa fille Janie, alors adolescente. Ce jour du 6 avril 1984, sa vie s’est un peu arrêtée. Depuis elle vivote, et attend que les jours passent, avec une seule obsession : retrouver le meurtrier de sa fille. Elle en est persuadée, c’est Connor, le professeur de sport de Ste Angela, la petite école privée dans laquelle elle travaille, qui l’a assassinée. Pour l’instant, ce son son fils Rob et surtout son petit-fils Jacob qui lui permettent de tenir. De survivre. Mais un jour elle se vengera, et cette vengeance sera terrible … Aussi, quand elle apprend que les seuls êtres chers qui lui restent vont bientôt s’envoler pour une nouvelle vie à New-York, qu’elle n’aura plus son petit Jacob à garder et gâter, plus rien ne la retient. Elle en est persuadée, c’est Connor le coupable, et puisque la justice n’a pas l’air de la croire, elle fera justice elle-même.

Le secret du mari est une comédie, un ballet qui croise et recroise les vies de trois familles, que des catastrophes vont rapprocher. Le titre me laissait quelques doutes, la couverture me faisait penser à un roman d’été un peu simplet, et pourtant, en dépit d’un récit qui donne parfois l’impression de peiner à avancer, on ne voit pas passer ces 500 pages. Ces vies pourraient être celles de n’importe qui, des petits tracas aux drames dont on ne se remet jamais totalement. La chute est inattendue, et comme la vie parfois, brutale.

J.S

Liane Moriarty, Le Secret du mari, aux éditions du Livre de Poche, 504 pages

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